Originaire de Montpellier, Séverine Karrer travaille depuis 20 ans dans le domaine médical et de la santé. En région parisienne, puis au CHU de Caen, elle a ensuite pris la direction du Centre Hospitalier Public du Cotentin en janvier 2020, qui adhère à Attitude Manche, agence d'attractivité.
Le Centre Hospitalier Public de Cotentin possède trois sites : Cherbourg-en-Cotentin, Valognes et Octeville. Nous avons fusionné les sites en 2006, ce qui a permis de constituer un établissement de 918 lits et places. Nous employons plus de 2 300 personnes dont 235 médecins sur l’ensemble des sites. Au vu de notre position géographique, nous avons un plateau technique très développé par rapport à d’autres établissements de notre taille. Nous avons trois scanners, deux IRM, une toute récente salle de coronarographie, un accélérateur de particules. Ce plateau technique riche est destiné à desservir l’ensemble du territoire. Notre enjeu est d’arriver à accompagner le développement du territoire, très dynamique, et faire face aux besoins en santé.
Nous avons beaucoup de projets. En novembre dernier, nous avons ouvert une salle de coronarographie (permettant aux cardiologues de visualiser les artères coronaires). Nous avons déjà enregistré plus de 1400 patients, ce qui prouve réellement le besoin en santé de la population.
Cet été, nous avons achevé le remplacement de l’imagerie lourde, nous avons changé deux scanners et nous venons d’installer une nouvelle IRM. Nous avons aussi constitué un dossier pour le TEP Scan qui permettrait le diagnostic et le suivi de certains cancers. Nous soutenons ce projet porté par la Polyclinique du Cotentin.
Nous avons également eu le projet cette année de l’universitarisation de deux praticiens. D’ordinaire, les professeurs d’université dans la spécialité médicale sont quasi-exclusivement en CHU. Grâce aux dialogues entre la faculté de médecine, les élus et le CHPC, nous avons identifié deux profils, ce qui permet de délocaliser la formation des internes au CHPC.
Nous avons également d’autres projets à plus long terme tels que la rénovation du plateau technique de radiothérapie ou encore la reconstruction de l’IFSI avec un internat.
Aujourd’hui, l’hôpital a aussi cette mission de s’ouvrir sur son territoire et de servir de point d’attractivité. Nous possédons dans la Manche, tout un écosystème, entre les centres hospitaliers publics et privés, les médecins généralistes et les spécialistes de ville et nous devons nous codévelopper pour être plus forts ensemble. C’est un véritable travail partenarial et cette capacité à travailler de concert représente une vraie différence en Normandie et dans la Manche. Par exemple, nous travaillons en étroite collaboration avec le CHU de Caen pour la coronarographie. Nous partageons les équipes et le projet a été porté à la fois par le CHPC et le CHU. Les internes que nous accueillons dépendent du CHU.
Il faut également dire que les candidats ne viennent pas naturellement à nous, nous devons fournir plus d’efforts qu’en région parisienne par exemple, pour aller les chercher. Cela se caractérise par l’intérêt des projets et des conditions de recrutement. Ce sont des problématiques très différentes de ce que j’ai connu avant mais qui contribuent au développement du territoire.
Pour moi, Attitude Manche apporte une approche très qualitative et j’ai l’intime conviction que la dynamique d’un territoire interagit avec celle d’un établissement. Aujourd’hui, je pense que l’on attire des personnes sur un territoire car on les séduit, elles se projettent dans une dynamique, imaginent leur qualité de vie, leur projet professionnel et Attitude Manche permet ceci. Il y a un souhait d’avancer et une vision partagée par l’ensemble des acteurs, c’est ce qui m’anime et ce pourquoi nous contribuons à cette belle démarche d’attractivité. On sent que l’on participe à un “tout” et que chacun œuvre à sa façon. En un an et demi, j’ai déjà constaté des belles évolutions.